LA NATIONALITÉ SPORTIVE OU L’ART DE FAUSSER LE DÉBAT EN RDC
Les Congolais sont vraiment passés maîtres dans l’art de fausser le débat. La question de la nationalité n’est pas à comprendre ni à expliquer à travers une comparaison avec le fanatisme sportif, comme la font de façon amalgamique et réductrice certains Congolais. Ce sont deux phénomènes différents… En guise de débat politique et citoyen, l’opinion publique a une fois de plus strictement le droit à l’ineptie politicienne, sinon quasi milicienne.
Il ya, en effet, de nombreux Congolais de père et de mère, nés à Kinshasa, à Goma, à Basankusu, à Kapolowe ou à Idiofa, qui soutenaient vivement l’équipe du Real de Madrid si elle jouait contre Vita Club et même la sélection du Brésil si elle joue contre celle des Léopards de la RDC, sans qu’ils aient jamais mis leurs pieds en Espagne ni au Brésil. Nous vivons régulièrement cette réalité au moment des événements sportifs internationaux.
La passion sportive et les autres soutiens de tout genre à une cause congolaise ne sont pas forcément l’expression du patriotisme et encore moins la manifestation d’un sentiment national…
La nationalité est non seulement un lien affectif, mais elle est surtout un lien juridique et politique entre une personne et un Etat. Et lorsque la loi y associe la notion de l’origine, il faut en plus tenir compte de cet élément essentiel qu’est le rattachement par la filiation et/ou par le sol.
Tenant compte de leurs histoires respectives, tous les États modernes ont prévu non seulement des catégorisations parmi leurs nationaux, mais aussi des conditions d’éligibilité pour l’accès à certaines hautes fonctions politiques. Ce n’est pas une invention congolaise. Il n’y a donc pas lieu de banaliser ni de personnaliser cette question d’intérêt national.
Par Franck Mbula / lu sur le profil Facebook de Dieudonné Lobo