L’imbroglio politico-administratif qu’entretient actuellement le Premier Ministre Sama Lukonde au Cadastre Minier a ses conséquences et les raisons des dessous des cartes entretenu commencent à transparaître dans l’opinion publique nationale et internationale. Depuis le 17 juin dernier, le Cadastre Minier est bloqué, en panne technique et les différents investisseurs en attente des différents documents ne savent plus à quels saints se vouer. Les opérateurs miniers qui attendent des documents du CAMI sont tournés en bourrique par la Direction Générale sortante.
En effet, depuis le 17 juin, deux problèmes majeurs bloquent le bon fonctionnement du Cadastre Minier Congolais :
1. La première plus longue panne technique jamais connue :
Le Cadastre Minier en RDC est la première porte à franchir pour tout investisseur minier. Il est l’établissement public qui délivre les différents titres miniers : le Permis de Recherche, le Permis d’Exploitation de Petites Mines, le Permis d’Exploitation des Rejets, l’Autorisation de Recherche des Produits de Carrière et l’Autorisation d’Exploitation de Carrière Permanente. Officiellement, c’est suite à une panne technique de serveur logé en Afrique du Sud, que le CAMI congolais est bloqué. Des investisseurs s’interrogent sur ce qui ne va pas en RDC où un service aussi stratégique est bloqué depuis bientôt 2 mois et aucune autorité ne lève la voix pour exiger une explication à la Direction Générale sortante qui assure les affaires courantes.
» Depuis 3 semaines maintenant, on me tourne en bourrique. Personne ne me donne une réponse satisfaisante par rapport à ma demande. C’est énervant et décourageant pour les affaires. » Se confie un investisseur minier qui a requis l’anonymat.
Ce bug informatique, au CAMI, dû au manque de connexion entre Kinshasa et le serveur logé en Afrique du Sud pose un vrai problème de gouvernance et de souveraineté nationale. Le Cadastre Minier Congolais est donc surveillé par l’Afrique du Sud qui a vendu le logiciel ? Dans ce 21è siècle du Big Data, l’Afrique du Sud, pays étranger est donc en possession de toutes les données minières de la république démocratique du Congo. Où serait passé la souveraineté nationale tant chanté ? Il faudrait se poser cette autre question, 9 ans après la gestion autonome de 50% de recette du CAMI, Jean-Félix Mupande n’a-t-il jamais pensé reloger au pays le serveur du Cadastre Minier ?
Contacté par canalkin, un agent du CAMI JK, rodé dans le domaine informatique, parle d’une simulation de panne qui a pour but de nettoyer les différents SHAPE-FILE. Une manière de brûler virtuellement toutes les magouilles faites à la manière du dossier KIMIA Investissment
« Nous n’avons pas une panne. Et aucune panne de connexion ne peut durer autant de temps. Je suis un technicien et je sais de quoi je parle. Auditer le SHAPE-FILE de 2016, vous verrez que le titre de KIMIA Investissment a été tripatouillé. De cette même façon il y a une centaine de dossier qu’il faut nettoyer maintenant.« a déclaré l’agent du CAMI.
Jean-Félix Mupande, Directeur Général sortant, serait-il entrain de détruire des preuves accablantes de sa gestion opaque des titres miniers ? Juste au moment où il doit passer le tablier, le Cadastre Minier connaît sa première panne la plus longue, jamais enregistrée depuis 2007. Une chose vraie est que l’ancien Directeur Général du CAMI a remué ciel et terre, de la présidence de la république à la 10ème rue Limete en passant par la Primature, pour des reports de la remise et reprise entre lui et son successeur Chantal Bashizi Lembo.
2. La panne politico-administrative
Depuis le 27 décembre 2018 à ce jour, Jean-Félix Mupande est un DG fantôme. L’homme est à la place qu’il ne devrait pas être.
En effet, ça fait un peu plus de 30 mois jour pour jour que la nouvelle Directrice Générale, Chantal Lembo Bashizi peine à prendre ses nouvelles fonctions au sein du Cadastre Minier Congolais. Nommée par Ordonnance présidentielle le 27 décembre 2018 et notifiée que ce 26 mai 2021, la remise-reprise a été reportée à 3 reprises avant d’être renvoyée aux calandres grecques sur injonction du Premier Ministre Jean-Michel Sama Lukonde.
Cette situation entrave le bon fonctionnement de cet établissement public et ne favorise pas le bon climat de travail entre les travailleurs. Un climat qui s’est dégradé depuis que Jean-Félix Mupande, à la tête d’une cohorte masculine dont Martin Kabwelulu fait parti, déploie toutes ses énergies pour empêcher une femme de prendre ses fonctions.
Félix-Antoine Tshilombo, Président de la République est donc invité à mettre un terme de la façon la plus juste possible à cette discrimination féminine dans cet établissement public, l’un des plus puissants, stratégiques et bénéfiques au pays pour les investissements miniers. Le feuilleton, mieux l’imbroglio politico-administratif, entretenu jusque-là par le Premier Ministre, n’a fait que trop durer et qu’il faille prendre les décisions qui s’imposent avant que la maison des mines ne s’écroule.
Canalkin