Le ministre congolais du Commerce extérieur, Jean-Lucien Bussa, a autorisé l’importation annuelle de 100.000 tonnes de ciment gris du Congo-Brazaville pour combler le déficit de 400.000 tonnes de l’offre sur le marché dans le Grand Équateur, la Grande province Orientale et le Grand Kasaï (ouest de RD Congo). Il affirme avoir limité le quota des importations à 100.000 tonnes l’an par rapport aux besoins annuels des 13 provinces du bloc Ouest estimés à 400.000 tonnes, soit 30.769 tonnes par province par an.
Officiellement, la décision du ministre du Commerce extérieur contribuera à pénétrer le marché intérieur et baisser le prix de ce produit ainsi qu’à préparer la RDC à accéder au marché de libre échange par une mise en équilibre avec l’industrie locale. “Il est temps de rendre l’industrie locale compétitive face aux défis de libre échange qui s’annoncent. Ce qui équivaut à la liberté de produire et de vendre pour les économies africaines et mondiales”, le ministre du Commerce extérieur.
En janvier 2021, la RD Congo va intégrer la zone du libre échange africain. Ainsi, les barrières douanières des pays africains seront assouplies en vue de leur permettre d’interchanger les produits, en application des réformes courageuses attendues pour rendre l’industrie locale plus compétitive, notamment à travers une politique fiscale et douanière attractive. Le ministre du Commerce extérieur de la RDC voudrait concilier les liens entre la protection de l’industrie locale et l’obligation d’intégrer le marché de libre échange africain. Un rapport de la Banque centrale du Congo renseigne que l’industrie du ciment a réalisé une production d’environ 959088 tonnes en 2019 contre une baisse de consommation chiffrée à 390 279 tonnes, soit 40,69%, susceptible de s’amenuiser davantage en 2020 à cause de la crise consécutive à la pandémie de la COVID-19.
L’industrie du ciment gris étant touchée de plein fouet, la RDC a envisagé, mi-juin, une relance «urgente» des activités de la Cimenterie nationale (CINAT), installée au Kongo Central, dont les activités sont à l’arrêt depuis 2011. “Parmi les entreprises à relancer urgemment, il y a la Cimenterie nationale. Je suis venu me rendre compte de ce qui se passe.
J’ai vu la capacité de production de cette usine qui est de 300 000 tonnes l’an. J’ai vu la carrière dont la capacité est estimée à 18 millions de tonnes de calcaire avec une possibilité d’exploitation de 60 ans. Mais, l’outil de production est à l’arrêt depuis 2011», a expliqué Julien Paluku. Le ministre du Commerce extérieur est d’avis que la relance «rapide» de la CINAT pourra augmenter la capacité de production nationale du ciment et créer plusieurs emplois aux Congolais.
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